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Khumbu, au pays des Sherpas


C’est l’histoire d’un gars qui se fait faire un tattoo « Everest Base Camp 2015 » avant de partir faire ce trek mythique dans la région du Khumbu. Et puis, après plusieurs jours de marche, il se fait surprendre par une violente tempête de neige qui l’empêche de continuer. Forcé par la nature à redescendre, il revient donc sur ses pas sans avoir pu honorer ce tattoo qu’il s’était fait faire en prévision de sa réussite assurée.


Non, je ne suis pas en train de vous apprendre que Yanick a un nouveau tattoo. Mais bien que dans les montagnes de l’Himalaya, la nature a toujours le dernier mot et ce, peu importe nos plus grandes ambitions. Dans cette région rude et austère, la réussite d’une aventure se joue sur un coup de dés et malheureusement pour nous, nous n’avons pas obtenu les bons chiffres!

Au moins, on a pas de tattoo à faire effacer.



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L’Ama Dablam dans toute sa splendeur.



Vous aurez donc compris que nous n’avons pas atteint l’objectif que nous nous étions donnés d’atteindre le camp de base de l’Everest. Nous avons tout de même vécu une aventure inoubliable à travers les plus hauts sommets de la planète, et ce, accompagnés de Paul, le père à Yanick, fraîchement débarqué de Québec! Il faut dire qu’on a d’abord pensé ne jamais atteindre Lukla, lieu de départ de notre trek. Notre vol de 6h45 le matin a dû être redirigé lorsque le pilote a appris en plein vol que l’aéroport de Lukla était temporairement fermé à cause du brouillard. Vu du hublot, tout avait l’air beau... Mais c’est après une escale impromptue sur une piste de garnotte perdue au fond d’une vallée que nous sommes arrivés à Lukla et compris ce que ça veut dire être un bon pilote. Un ravin d’un bord, un mur de l’autre, et entre les deux, une courte piste en angle pour amortir l’atterrissage. Mais déjà en arrivant, un panorama spectaculaire et une ambiance unique qui nous donnent des fourmis dans les jambes.



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Le village de Namche, perché à 3400m d’altitude.



Notre impression d’être arrivés dans un autre monde ne fait que s’intensifier lorsque, dès la première après-midi, lorsque nous arrivons à une « guesthouse » pour passer la nuit, nous nous faisons répondre le plus sérieusement du monde que nous ferions mieux d’aller ailleurs car il se passera ce soir une cérémonie de purification des lieux, donc on entendra jouer du tambour jusqu'à tard dans la nuit pour « chasser les fantômes » de la maison. On repassera, disons qu’on a plutôt envie de dormir après cette grosse journée.


Ce sont une montée érintante et un pont suspendu à 100mm du sol qui nous séparent de Namche. Étant situé à 6 jours de marche de la plus proche route, nous sommes très surpris de constater à quel point ce village est gros et moderne. Lodges, restaurants, bars, billards, cafés, boutiques d’équipement de trek, salons de massage, librairies. Ce que tu veux, tu le trouveras sans doute à Namche. Disons qu’après le Langtang, on se sent plus à Chamonix que dans un village perdu de l’Himalaya! Il n’en reste pas moins que Namche dégage un charme indéniable et qu’on se sent bien à dédaler dans ses rues abruptes (à part quand la neige accumulée sur les toits des maisons menace à chaque instant de vous tomber sur la tête!)



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Tabobche peak, qui semble s’écrouler sur le côté.



Après Namche, la marche n’est que bijou pour les yeux et fatigue pour les jambes. Fini les arbres et bonjour les vues panoramiques. Les montagnes mythiques ne font que se succéder. Kongde Ri, Tamserku, Ama Dablam, Taboche, Lhotse, Nuptse, Island Peak, et même le grand Chomolungma, cette montagne sacrée que nous appelons l’Everest. Mais ces beautés ne se laissent pas regarder longtemps, car immanquablement, le ciel se couvre en après-midi et c’est plutôt dans la neige que le soleil que nous arrivons aux lodges. Cela est particulièrement vrai la journée où nous partons de Dingboche pour nous rendre à Dughla, seulement à deux heures de marche. Les nuages sont bas, l’atmosphère est lourd et le vent, pénétrant. Nous décidons de nous arrêter au lodge à 4700m d’altitude et de ne pas continuer jusqu'à Lobuche, contrairement à la trentaine de personnes qui, avec leur guide, porteur er horaire chargé, pressent le pas et montent un autre 200m. Nous ne le regretterons pas.



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Après la tempête, près de Pheriche.



Il faut aussi mentionner que depuis quelques jours, je suis assaillie d’une terrible toux qui me donne de la misère à respirer et m’empêche de dormir la nuit. Et cela ne fait qu’empirer avec l’altitude. Le lendemain, à notre réveil, ce sont trois pieds de neige qui nous attendent l’autre bord de la porte. Il est impossible de discerner la neige du ciel et il nous faudrait attendre deux ou trois jours afin qu’un chemin s’ouvre jusqu'au sommet. Sans oublier qu’il y fait froid et qu’ils ne connaissent pas l’isolation, ici... Il est donc décidé qu’on redescendra jusqu'à Pheriche et attendre que la tempête passe. Après coup, je me demande si nous n’aurions pas mieux fait de rester à Dughla car ce qui a suivi cette décision n’a été qu’humide, exténuant et désagréable. Quatre heures de marche à tracer une piste avec un couple d’Allemands et leur porteur (muni d’espadrilles!) dans trois pieds de neige épaisse et ce, à travers des arbustres et des ruisseaux à demi gelés.



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Le danphe, oiseau national du Népal.



Bref, la tempête a laissé sa marque et nous avons vécu ses contrecoups jusqu'à notre retour à Namche. Le paysage était complètement transformé et, revêtu de son manteau blanc, le Khumbu paraissait encore plus somptueux. En passant, nous faisons un petit détour par les villages de Khunde et de Khumjung, villages souvent oubliés mais qui sont véritablement le berceau de plusieurs Sherpas du Népal. C’est pour cette raison que l’hôpital de la région (commanditée par une fondation de Toronto!) est situé à Khunde et non à Namche. J’y ai rencontré le Dr.Sherpa (quelle surprise!) qui m’a rassurée en me disant que je n’avais pas d’oedème pulmonaire, de pneumothorax ou de pneumonie (merci à tous les livres de premiers soins que j’avais étudié lors de mon bac) mais bien une toux bien spécifique de la région communément appelée « toux du Khumbu », qui l’altitude n’aidant pas, m’avait causé bien du souci.



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À Tengboche, on voit toute la vallée. Pouvez-vous trouver l’Everest?



Youpi, j’ai pas de fluide dans les poumons! On peut donc se reposer tranquillement et redescendre jusqu'à Lukla. De retour à Kathmandu, ne désirant pas rester dans la ville, nous profitons des derniers jours avec Paul, le père à Yanick, pour visiter la vallée de Kathmandu et ses beautés patrimoniales. Nagarkot nous séduit particulièrement avec son ambiance de plage-dans-les-montagnes et sa vue incroyable sur le « mur » himalayen. C’est pourquoi, en attendant notre visa indien, nous y retournerons avec nos amis du Québec Stéphanie et Étienne pour y passer la semaine à faire de la randonnée. On espère avoir rempli le formulaire compliqué de visa correctement et qu’à notre retour, on pourra enfin monter nos vélos et débuter notre aventure cyclotouristique en Inde!



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Le Durbar square de Patan.


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